bg-cp-soupesolidaire

Une soupe solidaire pour interpeller l’UCLouvain

Le 24 novembre 2022 sur le temps de midi, l’AGL, l’Alimentakot, le Kap Quart, la Coquille, Poll’n et la FEF donnent rendez-vous sur la Place Agora à tous les étudiants de Louvain-la-Neuve qui galèrent pour se nourrir, se chauffer, se loger. Nous y distribuerons des soupes chaudes gratuites. Nous informerons les étudiants sur les aides sociales qui existent en Fédération Wallonie-Bruxelles et à l’UCLouvain. Nous animerons un stand de sensibilisation aux questions de précarité. Nous souhaitons, grâce à cet événement à la fois concret et symbolique, aborder la problématique de la précarité étudiante.

Un·e étudiant·e sur trois en Fédération Wallonie-Bruxelles se trouve en situation de précarité. Les crises sanitaire puis financière ne font qu’augmenter ce nombre. Tous les jours, nous recueillons des témoignages d’étudiant·es inquiet·es. Nous entendons leurs peurs de ne pas savoir payer le loyer, de voir leur portefeuille vide en fin de mois, de ne plus avoir la possibilité de manger des repas variés, de ne pas avoir assez pour payer tel livre ou tel manuel. Beaucoup se retrouvent dans l’obligation de prendre des jobs étudiants, sacrifiant ainsi la qualité de leurs études, leur présence en cours et leurs chances de réussite ; tout cela pour arriver à survivre au quotidien. En clair, selon une récente enquête de la FEF, 90% des étudiant·es considèrent qu’il est actuellement trop cher d’étudier en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Ces situations de précarité, en plus d’être une source de stress, isolent également les étudiant·es. L’organisation de cette soupe solidaire se veut donc être une réponse chaleureuse et mobilisatrice. Et poursuit différents objectifs :

  • D’abord, nous voulons informer les étudiants de leurs droits et des aides auxquelles ils ont accès en Fédération Wallonie-Bruxelles via un “secrétariat social volant”. Des assistants sociaux de l’UCLouvain seront également présents pour répondre à des questions plus précises.
  • Ensuite, nous désirons créer un espace de soutien aux étudiant·es précaires, notamment en visibilisant des dispositifs de solidarité déjà existants. Nous souhaitons pouvoir nous rassembler et créer du lien dans cette période compliquée et stressante.
  • De plus, nous souhaitons recueillir d’autres témoignages des difficultés rencontrées par les étudiant·es. Il est primordial que nous soyons des oreilles attentives et que nous portions leur voix et leur réalité auprès des autorités de l’UCLouvain et de la ministre de l’enseignement supérieur.
  • Enfin, notre objectif est de garantir le droit pour tous les étudiants d’avoir accès à un repas chaud par jour à un prix symbolique de 1 euro. Il a été démontré à l’ULB que faire baisser le prix de certains plats des restaurants universitaires remporte un grand succès et est nécessaire pour permettre la bonne poursuite des études de bon nombre d’étudiant·es. Dans les prochaines semaines, nous revendiquerons donc ce droit dans les instances de notre Université.

Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur tous les témoignages d’étudiants que nous recevons. Nous continuerons de nous rassembler, de soutenir les étudiants, de réclamer de meilleures conditions d’étude et le refinancement de l’enseignement supérieur pour rendre celui-ci accessible à toutes et tous.

Supports de cours

Faible taux de réussite lors de la session de juin en première année de psychologie

Depuis quelques jours, nous observons plusieurs sorties médiatiques sur le faible taux de réussite lors de la session de juin pour les étudiant·es en première année de psychologie à l’UCLouvain. Nous souhaitons nous éloigner des débats sur les chiffres, pour revenir aux conséquences du définancement de l’enseignement supérieur.

Nous, les représentant.es étudiant.es facultaires, universitaires et communautaires, sommes déçus de la réaction des autorités universitaires et politiques qui semblent vouloir parler de tout sauf du manque de moyens de l’enseignement supérieur et en particulier de certaines facultés/secteurs.

Malgré un assez faible taux de réussite, l’UCLouvain ainsi que la ministre Valérie Glatigny, dans leurs communications, relativisent voir expliquent que ce chiffre est de la désinformation, car d’après elleux, “181 étudiant.es sont admis à poursuivre” (ayant obtenu entre 45 et 59 crédits). Cet argument nous paraît hypocrite quand on sait à quel point l’université insiste sur le fait que “La réussite c’est 60 crédits”. De plus, la notion “admis à poursuivre” va tomber dans la prochaine réforme du décret paysage de la Ministre Glatigny (en application dès la rentrée prochaine), puisqu’il sera nécessaire d’obtenir les 60 premiers crédits pour pouvoir “poursuivre” son bachelier.

Cependant, comme mentionné plus haut, le but n’est pas de faire une guerre de chiffre, mais de dénoncer ce qui se cache réellement derrière ce taux de réussite si bas, à savoir un manque de moyens, notamment financier et humain, pour assurer un encadrement et des évaluations pédagogiques innovantes et adéquates.

L’an dernier a, lui aussi, été caractérisé par des taux de réussite extrêmement bas et l’UCLouvain les a qualifiés comme étant symptomatiques d’une situation atypique. Cette année, les autorités universitaires essaient de justifier, voire de normaliser ce taux. Ce n’est pas normal d’avoir un aussi bas taux de réussite en première session. Les autorités universitaires et politiques doivent se remettre en question sur les moyens qu’elles fournissent aux différentes facultés. Ce n’est pas non plus normal de crier à “la désinformation” et de mettre entièrement la responsabilité de la situation sur le dos des étudiant·e·s. Déjà l’année dernière nous tirions la sonnette d’alarme sur le manque de ressources, nous sommes inquiets de devoir encore le répéter cette année.

Des solutions pour un enseignement public, plus pédagogique, plus accessible et plus équitable existent, mais ces changements nécessitent de remettre en cause le mode de financement actuel, par enveloppe fermée, de l’enseignement supérieur. Il est plus que temps d’obtenir un véritable refinancement public à la hauteur des besoins et défis de l’enseignement supérieur.