En ces temps de crise, le gouvernement n’a rien trouvé de mieux que de s’attaquer à nous autres, petits étudiants, pour économiser quelques euros… Cette rentrée a en effet vu les belles promesses de refinancement des universités être « lissées » et ainsi divisées par deux, c’est à dire étalées sur 15 ans au lieu des 8 initialement prévus…
Un minerval, un loyer de kot, des abonnements SNCB/ Internet/GSM/théâtre, 10 kilos de syllabus, 300 paquets de spaghetti, quelques litres bières… Etudier ce n’est pas seulement boulotter (et/ou s’amuser), c’est aussi payer ! Un étudiant-kotteur coûterait environ 10 000 € par an ! Ce nécessaire montant freine, aujourd’hui encore, la poursuite d’études supérieures dans de bonnes conditions. La Fédération des Etudiants a d’ailleurs fait du combat pour la démocratisation des études un de ses objectifs principaux. Souvenons-nous de la campagne ResPACT, lancée l’an passé, pour attirer l’attention des politiques sur les réels coût, directs et indirects, des études. L’Olivier avait semblé, en son temps, sensible à cette campagne et avait placé l’enseignement, sa démocratisation et sa revalorisation en tête de ligne de son programme. Pourtant, cette mesure automnale a fait retomber l’élan prometteur.
Concrètement, l’université a besoin de sacrés moyens, issus en grande partie du gouvernement, pour fonctionner et « mettre en chantier les cerveaux de demain » ! Notre alma mater chérie doit déployer mille astuces afin de payer les professeurs, le personnel, afin de déployer des services avantageux pour les étudiants (CIO, Points de repère, service des sports, service des logements, carte-culture, restos universitaires…), afin d’entretenir ses ses bâtiments, afin d’assurer des bourses aux boursiers… Ajoutez à cela une population étudiante en augmentation. Alors forcément, moins l’unif’ recevra, plus l’étudiant devra dé-bourser.
En plus, rogner dans les budgets promis aux universités est un véritable non-sens en cette période de crise où il faut tenter de relever la tête. C’est rogner en l’avenir d’une société et compromettre son développement à long terme. Plusieurs études ont en effet prouvé que plus le niveau d’études est élevé, plus la qualité de vie le sera, et plus le taux de chomâge diminuera. Faites vous-même le lien avec la crise qu’on est en train de vivre…
La FEF, et en elle chaque étudiant du supérieur et chaque parent d’étudiant, est indignée. M. Marcourt, nouveau ministre de l’enseignement supérieur en même temps que ministre wallon de l’économie, aurait-il confondu ses deux casquettes et fait rimer « enseignement » avec « gain d’argent » ? En fait, ces 30 millions d’euros, promis et aujourd’hui étalé sur 15 longues années, n’étaient pas sortis d’un chapeau magique mais devaient tout bonnement remettre la Belgique sur les rails de la moyenne européenne du financement de l’enseignement supérieur. Idéalement, ce dernier devrait recevoir environ 2% du PIB, taux dont on est encore loin.
C’est pourquoi, cette année, dans la lignée de la campagne ResPACT, la FEF relance le mouvement avec « la note PQG », pour un enseignement Public, de Qualité et Gratuit. Car pendant que certains « lissent les budgets », d’autres étudient, boulottent, (s’amusent), et surtout payent !
Marie-Odile SAC.